Ichigo Ichie - Une fois dans une vie
#17 - Les attentes d’un passé parti et d’un futur pas encore là
Bonjour et bienvenue au refuge de la forêt !
Comment vas-tu ? Comment te sens-tu ces jours-ci ?
À l’approche des fêtes de fin d’année, chacun a des attentes et des ressentis complexes et différents. Pour certain•e•s c’est une période faste, joyeuse et chaleureuse ; pour d’autres, une période chargée en pression familiale, de deuil et de solitude.
Est-ce que tu en as toi aussi ?
De mon côté, c’est mitigé. C’est à la fois une source de stress et de deuil, et à la fois une source de chaleur et d’amour.
Un moteur dopé à l’utopie
Nos différences se rencontrent en un point commun : les attentes.
Elles sont comme une vision floue d’un futur fantasmé, une chimère. Une idée sans rapport avec la réalité.
Toi et moi, nous vivons avec comme seul moteur l’attente de ce qui va advenir.
Mais quand advient l’évènement attendu, insignifiant ou de plus grande importance, nous ne le vivons pas pleinement et il est chassé par le projet suivant.
Pour moi, il ne s’agit pas d’impatience, ni de boulimie. Plutôt du désir immense et excessif de voir sa volonté faite. D’avoir un retour équivalent à ce que l’on pense avoir besoin.
Et c’est exactement ce qu’il s’est passé pendant mon voyage à vélo d’Angoulême à l’Île d’Aix en 2020.
Laisse-moi te raconter.
Pédaler pour me libérer : entre chimère et déception
C’était l’été, j’avais pris la décision de quitter mon travail et de venir à Lyon pour y étudier le shiatsu.
Mais avant d’y aller, j’avais voulu vivre une aventure seule. Quelque chose d’accessible, loin de l’anxiété causée par le Covid.
Sur Instagram, j’avais vu quelqu’un faire un voyage à vélo alors je me suis dit que ça serait ça, mon aventure à moi : partir 1 semaine à vélo, seule, d’Angoulême à l’Île d’Aix en suivant la Flow Vélo.
Alors, je me suis lancée dans les préparatifs de mon itinéraire et des étapes où dormir. J’ai loué un vélo, une paire de sacoches, le nécessaire de camping. Et c’était parti.
J’avais des attentes énormes sur ce voyage en solo. De la libération, de la force et de la confiance en moi. Rien que ça.
200 km pour me débarrasser de la peur. Pédaler pour ressentir. Pédaler pour me sentir en vie. Pédaler pour me convaincre que je pouvais le faire et que rien ne m’est impossible.
Autant te dire que les attentes étaient énormes ! Mais comme je ne faisais pas de place à l’expérience et au présent, la libération n’est pas arrivé.
J’étais à la fois fière et déçue de moi.
Ça aurait pu me servir de leçon, mais je suis retombée dans ce vice par 2 fois ensuite et j’y ai laissé des plumes.
Savoir vivre au présent
Alors tu vois, les attentes, ça met des étoiles dans les yeux et des paillettes dans la vie, mais ça place la barre bien trop haute.
On s’attend à vivre ou à revivre un passé parti et un futur pas encore là.
On ne vit que de nos souvenirs et de nos attentes nourris à coup de fantasmes.
En cas de déception, la chute est rude et le risque est de tomber dans la mélancolie, la frustration et l’aigreur.
C’est aussi sans compter les conséquences physiques :
Souffle court,
Insomnies,
Contractures musculaires,
Troubles du sommeil,
Troubles de la digestion.
Mais laisse-moi te partager ces mots prononcés par mon maître shiatsuki après une méditation centrée sur le lâcher-prise et les attentes :
Ce qui était, était,
Ce qui est, est,
Ce qui sera, sera.
Ce mantra me revient en mémoire à chaque fois que je m’accroche à une attente inaccessible et m’encourage à vivre chaque instant comme un moment unique.
Ichigo Ichie : une seule fois dans la vie.
L’origine de l’expression ichigo ichie se trouve dans la cérémonie du thé (cha no yu) telle que créé par le maître de thé, Sen no Rikyû (1522 - 1591). Selon lui, l’hôte qui reçoit, ainsi que les invités doivent être présents en corps et en âmependant la cérémonie.
Car ce moment est unique et ne se revivra pas une deuxième fois.
Ce soir, on célèbre nos 4 ans avec mon cher et tendre. Le but est de passer un bon moment pendant lequel aucun grain de sable ne viendra nous troubler. Ça, se sont mes attentes.
Cependant, pour en profiter, je devrais être présente en corps et en âme. Observer et ressentir sans jugement. Car cette soirée ne se reproduira pas de la même manière. Tout comme mon voyage à vélo.
Voilà donc un mantra à retenir : vivre dans le présent et pas dans l’attente. Car il y a toujours un lendemain qui remplace le présent, alors qu’il n’y a qu’un seul aujourd’hui et c’est maintenant.
Voilà pour cette 17e édition. Cela sera la dernière lettre de l’année 2024. Alors, je te souhaite des fêtes de fin d’année pleines de douceur et de chaleur.
Si tu te sens seul•e et accablé•e par la pression des responsabilités et les imprévus, je te propose ceci : prends ta place au refuge de la forêt et viens m’écrire ou en discuter lors d’une séance découverte.
À bientôt !
Affectueusement 🌱
Emilie ~ Ma Pause Slow
En attendant la prochaine édition, tu peux :
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Lire et relire 3 des éditions les plus lues : #9 - Le wu wei et le lâcher-prise ; #14 - No pain, no gain vs. travail intelligent ; #8 - L’expérience des autres est le peigne des chauves.
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J'ai enfin pris le temps de rattraper tes lettres et cette Pause Slow résonne beaucoup en moi. Je place beaucoup d'attentes dans ce que je fais en oubliant parfois juste le moment présent. Une bonne piqûre de rappel, merci énormément ! ❤️🩹